Lettre à mon gouvernement : Boza Fii proteste contre le refoulement à chaud des 168 Sénégalais par la Guardia Civil espagnol et la marine nationale sénégalaise

Chers autorités,

Nous vous écrivons une fois de plus pour vous faire part de notre profonde inquiétude et de notre vive protestation sur la situation alarmante à l’égard des pratiques de refoulement (PUSH BACK) qui ont été mise à jour ces derniers temps. En tant qu’association active dans ce domaine et en tant que citoyens du monde, nous pensons qu’il est essentiel d’exprimer nos préoccupations face à des actions qui violent les principes des droits humains et du droit international.

Le 3 mai dernier nous avions reçu 13 Sénégalais rapatriés de München (Allemagne) par un vol charter et pourtant nous vous avions écrit pour vous alerter de cette situation et vous dire que nous ne sommes pas d’accord. Le 4 juillet nous avions reçu aussi une autre personne rapatriée de Kassel (Allemagne) dans un vol commercial. Ce mois nous avons eu des témoignages concernant des tirs à feux par la marine nationale Sénégalaise sur une pirogue qui partait pour les côtes espagnoles et qui avait fait un mort.

Nous Boza fii, nous imaginons le pire sur cette tendance sous forme d’externalisation des frontières de l’UE. Cela justifie notre lutte contre le déploiement de FRONTEX au Sénégal.

Depuis quelques jours, nous suivons l’information concernant l’interception d’une pirogue sénégalaise de 168 personnes dans les eaux mauritaniennes par un bateau de la Gardia civile espagnole (RIO TAJO).

Après quelques jours de négociations avec les autorités mauritaniennes pour débarquer les migrants à la Mauritanie, mais finalement en vain. Nous avons reçu l’information que le RIO TAJO se dirige vers le Sénégal pour débarquer les migrants. D’après notre source, dans les premières informations le bateau devrait arriver au port de Saint-Louis ce 30 août, mais nous venons d’être alerté que la transition se fera en haute mer et que la marine sénégalaise va finalement les migrants au port de Dakar.

Dans toutes les conditions nous vous rassurons que nous sommes toujours dans notre même position de ne pas être d’accord sur toutes sortes de retours forcés. Les rapports et les preuves d’incidents de refoulement sont profondément troublants. Le fait de renvoyer de force des individus ou des groupes cherchant refuge, sans procédure régulière est une forme de violation de leurs droits qui va à l’encontre de l’essence même de la compassion et de l’humanité. De telles actions ne mettent pas seulement en péril la sécurité et le bien-être de personnes vulnérables, mais ternissent également la réputation de notre nation et les principes qu’elle défend.

Il est important de rappeler que la demande d’asile est un droit humain fondamental, reconnu par divers accords et traités internationaux. Le principe de non-refoulement, qui empêche le retour des réfugiés dans des situations où leur vie ou leur liberté est menacée, est une pierre angulaire du droit international. En nous engageant dans des pratiques de refoulement, nous risquons de nous rendre complices du mal même que ces personnes sont en train de fuir.

Nous vous demandons instamment de reconsidérer et de revoir les politiques et les pratiques liées aux refoulements. Il est essentiel que nos actions soient conformes aux principes de justice, de compassion et de respect des droits humains. Nous vous implorons d’œuvrer à la création d’un environnement dans lequel les personnes cherchant refuge soient traitées avec dignité, que leurs demandes sont entendues équitablement et que leurs droits soient respectés.

En tant que citoyens concernés, nous demandons la transparence dans cette affaire et l’assurance que les actions de notre pays sont conformes à son engagement en matière de droits humains et à ses obligations internationales. Nous espérons que vous prendrez en compte nos préoccupations et que vous vous efforcerez de remédier à la situation.

Nous vous remercions de l’attention que vous portez à cette question cruciale. Ainsi, nous attendons avec impatience votre réponse et vos actions sur cette affaire.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations Distinguées.

BOZA FII (Benn kàddu – Benn yoon)