A QUI ÇA PROFITE ???

Dans cette impasse : soit rester et mourir à petit feu dans la galère, soit partir dans l’espoir d’avoir des probabilités de vivre avec sa dignité. S’ajoutent aussi les politiques de visa qui leur sont exigées, avec une obtention difficile et arbitraire. De même que la situation politique actuelle du pays qui devient de plus en plus catastrophique et qui engendre des manifestations avec beaucoup de morts et des emprisonnements abusives. D’une part c’est ce qui pousse les jeunes à quitter le pays en empruntant les moyens les plus risqués. D’autre part le désespoir des pêcheurs qui n’arrivent plus à gagner leurs vies dans leurs activités quotidiennes, à cause des accords de pêche signés entre le Sénégal et les pays occidentaux.

Ces derniers temps nous vivons une situation des départs du Sénégal qui nous rappelle le phénomène “Barça ou Barsakh” en 2006 – 2008 et en été 2020.

Ce slogan “Barça ou Barsakh” qui signifie soit on arrive à Barcelone, soit on meurt en mer, est le reflet du plus grand désespoir.

Avec notre système de désordre global la meilleure solution pour les autorités sénégalaises face à cette situation est de créer une entité dénommée CILEC (Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine). Cette dernière est constituée en grande partie des personnes gardées de l’armée Sénégalaise. Qui le 27 juillet 2023: pour leur plan d’action valide l’adoption et l’intégration de SNLMI (stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière au Sénégal) dans les politiques publiques. Une stratégie pour ladite entité de traquer des soit disant passeurs que l’on traite de trafiquants d’êtres humains. Le 04 août 2023 l’UE et le gouvernement du Sénégal procèdent à l’inauguration d’un grand bâtiment pour abriter la DPAF (Division de la police de l’air et des frontières) en pleine crise politique dans le pays : une honte et un manque de respect. Nous pouvons constater aujourd’hui que ce dispositif n’est qu’un moyen pour faire de l’intimidation envers la population migrante au Sénégal.

Et comme nous le voyons dans la mouvance migratoire, ces derniers temps-ci les autorités utilisent les bras forts pour étouffer toute situation qui pourrait probablement amener des polémiques dans le pays. Ce que nous Boza fii / Alarm Phone Dakar, nous déplorons et que nous dénonçons, pour en citer que certains actes que nous jugeons injuste, violant, barbare et dictateur.

  • Dans la nuit du 9 au 10 août sur la plage de Diokoul kaw dans la commune Rufisque à Dakar, une centaine de jeunes Sénégalais se préparaient pour un départ vers les îles Canaries. Dans l’attente de la pirogue cette nuit-là au bord de la mer, aux environs de 02h du matin. Après des tirs en l’air pour disperser la foule, un agent de la gendarmerie décida de tirer dans la foule, ce qui remonta vers les maisons. Malheureusement par ces tirs à balles réelles, un jeune garçon parmi les potentiels migrants a été atteint par derrière et est finalement mort sur place. Jusqu’à présent ce dossier est sans suite.
  • 184 migrants sénégalais dont 26 mineurs y compris 01 gambien ont pris départ à joal depuis le 20.08.2023 vers les coups de 05 du matin. Ils ont été interceptés par la gardia civil dans les eaux de la Mauritanie puis mis à la disposition de la Marine sénégalaise au large des côtes de saint Louis le matin du 30.08.2023. Suite à cette situation de Push back les migrants ont subi des maltraitances ignobles par les autorités espagnoles et sénégalaises.
  • Toujours parmi ces 1 84 jeunes, 8 sont retenus à la DNLT (Division nationale de lutte contre le trafic). Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, complicité de trafic de migrants par la voie maritime et mise en danger de la vie d’autrui. Ils seront certainement déférés au tribunal de Dakar le 04/09/2023. Ces derniers sont accusés d’avoir contribué à la conduite de la pirogue.
  • Le 18 septembre à Cayar dans la région de Thiès un groupe migrant qui a embarqué pour les iles Canaries a été interpellé par la gendarmerie au moment de leur départ. Mais l’arrestation a fini par des affrontements être les gendarmes et la population. Comme d’habitude les gendarmes descendent encore trop tard dans la nuit pour rentrer dans les maisons pour attraper, frapper puis encore amener les gens à la brigade.

Nous imaginons que l’idée est de semer la peur avec la violence pour intimider et dissocier les départs.

Ainsi d’autres bateaux qui sont arrivés sur les côtes de Dakhla au Maroc ont également été intercepté par la marine royale marocaine. Finalement les migrants qui été bloqués là-bas au Maroc ont fini par se confronter à des situations difficiles pour ensuite subir des rapatriements au Sénégal. Ce qui prouve une fois l’incapacité de nos gouvernants.

Beaucoup de morts ainsi que des disparitions sont notées sur cette route des Canaries. Pour en citer que :

*TRAGEDIE : Le 10 juillet

Le 10 juillet au moins 63 morts et 38 survivants secourus à Palmera, sur l’île de Sal, au Cap-Vert. Il s’agissait d’une pirogue qui était parti de Fass boye à Thiès. Seuls 7 corps ont été retrouvés. Quand le gouvernement a décidé de rapatrier seulement les survivants et laisser les morts là-bas au Cap-Vert, les populations de Fass boye se sont rebellés protestant cette décision. Après les manifestations la gendarmerie revient à 3h du matin pour rentrer dans les maisons pour attraper les gens, les frapper puis les amener à la brigade.

*TRAGEDIE : Le 13 juillet

1 convoi de 56 personnes a chaviré au niveau de la côte de Saint Louis. 6 morts pour le moment.

*TRAGEDIE : Le 14 juillet

Un convoi avec 40 survivants secourus par la marine marocaine à Dakhla. Ils ont quitté le Sénégal il y a 18 jours, 20 personnes sont mortes et les corps sont restés sous l’eau. Et jusqu’à nos jours aucune nouvelle.

*TRAGÉDIE : Le 13 juillet

Plus de 300 migrants sénégalais disparus dans l’océan.

Les migrants voyageaient à bord de 3 embarcations depuis un village du Sénégal à destinations des îles Canaries, en Espagne.

Les bateaux avaient quitté le Sénégal il y a 15 jours pour se rendre aux îles Canaries.

Caminado des fronteras a indiqué qu’il y avait environ 200 migrants sur l’un des bateaux, environ 65 sur le deuxième bateau et 60 sur le troisième. Ils seraient partis du village de Kafountine, dans le sud du Sénégal.

*TRAGÉDIE : Au moins 15 corps ont été retrouvés lundi 24 juillet au large de Dakar, près de la plage du quartier d’Ouakam.

*TRAGÉDIE survenue avec la pirogue partie le 27 septembre 2023 de cayar (Sénégal) avec 70 personnes. Seules 24 d’entre elles ont survécus

*TRAGÉDIE : Le 25 octobre

A Gandiol (commune situé à 20 kilomètres de la ville de Saint-Louis), une pirogue a chaviré dans la nuit du 25 au 26 octobre, sur la plage du quartier de pilote bar. Un naufrage qui vient s’ajouter à la liste des drames causés par l’ignorance et l’inaction du gouvernement sénégalais couplées aux politiques européennes qui entravent l’accès à la mobilité. Selon les témoins, le drame s’est produit aux environs de 23 heures avec à bord de la pirogue 30 femmes dont certaines étaient enceintes, des enfants et d’autres jeunes dont le nombre n’a pas été précisé. Seulement 4 corps de jeunes filles de gandiol ont été retrouvés au bord de la rive, les autres sont toujours portés disparus. Ce qui s’est passé à gandiol n’est malheureusement qu’un parmi tant d’autres et la plupart des corps de ces naufragés ne seront probablement jamais retrouvés, laissant derrière eux des familles tristes, inquiètes et qui gardent espoir de les retrouver.

*TRAGEDIE : Le 31 octobre

Nos pensées vont vers le jeune et célèbre chroniqueur Pape Ibrahima Gueye alias Papito Kara qui a disparu sur la route de l’atlantique. Très connu par ses vidéos satiriques, le célèbre Papito était un militant engagé qui avait plus de 100 000 flowers sur les réseaux sociaux. Selon nos sources, le jeune prodige est mort de froid en traversant l’Atlantique partant des côtes Sénégalaises pour atteindre les Îles Canaries en Espagne. Quelques jour avant sa mort, il était arrêté et mis en prison par ce régime dictatorial à cause de ces analyses politiques pertinentes, puis il est relâché. Mais il était toujours sous contrôle judiciaire. Prendre la pirogue et braver l’océan étaient peut-être pour ce jeune Papito, la meilleure façon pour fuir la pression et les menaces qui vont à l’encontre de sa sécurité.

Dans l’indignation et la médiocrité de nos gouvernants, nous continuerons à compter nos frères et sœurs mourir sur les routes migratoires. Aujourd’hui les départs du Sénégal font l’actualité des médias internationaux. En un mois seulement, plus de 10.500 personnes sont arrivées aux îles Canaries ce depuis le mois d’octobre.

Sans oublier cette nouvelle route migratoire de Nicaragua – Mexique – États-Unis qui a suscité beaucoup de débat par rapport aux départs massifs.

Après tout la solution de nos autorités est de criminaliser la migration et d’organiser des déportations vers le Sénégal.

Ces jours-ci le ministère de l’intérieur espagnol était venu rencontrer ces homologues de la Mauritanie (le 14 et 15), du Sénégal (le 16 et 17), de la Gambie (le 17 et 18) et enfin de la Guinée (du 19 au 24), éventuellement pour négocier des expulsions de nos ressortissants vers leur pays d’origine.

Puis quelques jours après nous assistons au 1er vol charter d’une trentaine de personnes provenant des îles Canaries et atterri au Sénégal le 24 octobre. Nous avons aussi reçu l’information qu’un autre vol charter et entrain de se préparer pour encore déporter des migrants sénégalais le 24 novembre prochain. Ainsi Madrid espère que d’autres charters de ce type décolleront à destination de Dakar dans les prochaines semaines.